L’Espagne sera le seul pays de l’Union Européenne dont le PIB n’aura pas repris le niveau d’avant la crise sanitaire du Covid-19 en fin 2022, selon les nouvelles prévisions économiques que la Commission Européenne a publiées ce jeudi et qui placent le pays en retard de récupération de son économie.
Après s’être contracté de 10,8% en 2020 en raison des restrictions adoptées pour lutter contre la propagation du virus, Bruxelles s’attend à une croissance du PIB espagnol de 4,6% cette année et de 5,5% en 2022. Une expansion « forte », selon les propos du commissaire européen à l’économie, Paolo Gentiloni, qui n’empêche pas l’économie espagnole, à la fin de l’année prochaine, à obtenir plus de 1,5 point de pourcentage en dessous du niveau de 2019.
En fait, selon les estimations de l’exécutif communautaire, l’Espagne sera le seul pays de tout le bloc qui n’aura alors pas dépassé le PIB qu’il avait avant le déclenchement de la pandémie, c’est-à-dire la taille de l’économie à la fin de 2019.
La différence est notable si l’on compare l’Espagne aux trois autres grandes économies de la zone euro. Aucun d’entre eux ne pourra combler l’écart cette année, mais le PIB allemand sera supérieur de plus de deux points en 2022 à celui de 2019, celui de la France touchera davantage ces deux points et celui de l’Italie sera supérieur d’un point.
Pour atteindre son niveau, l’Espagne aurait besoin d’une croissance du PIB plus élevée cette année et l’année prochaine, car l’effondrement de l’économie espagnole en 2020 a été beaucoup plus important. L’Italie, également très touchée par la première vague de la pandémie, a subi une contraction de 9%, tandis que celle de la France était de 8% et celle de l’Allemagne n’a pas atteint 5%.
Cependant, une croissance plus importante était attendue pour l’Espagne en 2021. Il y a à peine quatre mois, la Commission européenne estimait que l’augmentation du PIB serait de 6,2%, mais ce mercredi elle a été réduite à 4,6%.
Lors d’une conférence de presse, le commissaire Gentiloni a expliqué que les raisons de cette réduction des prévisions de croissance pour l’Espagne « sont probablement liées aux goulets d’étranglement de l’offre, à la hausse des prix de l’énergie, à une consommation intérieure moins dynamique » et aux revues trimestrielles de croissance.
Dans le même ordre d’idées, des sources communautaires expliquent que les problèmes d’approvisionnement et de prix de l’énergie « deviennent de plus en plus évidents » et les autorités communautaires en ont tenu compte pour évaluer le comportement du second semestre. De plus, l’impact des fonds de relance de l’UE n’atteindra son « pic » qu’au second semestre 2022.
L’évolution de l’économie espagnole contraste surtout par rapport à des pays comme l’Irlande, qui, fin 2022, sera de 24 points de plus, et d’autres comme la Pologne, le Luxembourg ou la Roumanie, des économies qui, l’année prochaine, dépasseront déjà le niveau de 2019.
Globalement, d’ici fin 2022, le PIB de l’UE sera supérieur de trois points à celui d’avant la crise, tandis que celui de la zone euro sera également supérieur au niveau d’avant-crise, en l’occurrence près de 2,5 points de plus.
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