Madame la Justice d’État, avec une cordiale salutation, je m’adresse à vous à travers cette lettre ouverte pour vous informer à quel point je suis reconnaissant et vous féliciter en même temps pour vos actes de bienveillance vis-à-vis des étrangers, garantissant ainsi une « justice équitable » pour tout le monde dans votre « État ». Pour vous dire la vérité, j’aime bien vous appeler « justice » seulement « justice », parce que ce nom me rappelle l’essence de votre « être » qui peut être trouvé dans la philosophie et la théorie aristotélicienne de « JUSTICE » que dans des mots sommaires nous dit que : « La justice, est de donner à chacun ce dont il a besoin et ce qu’il mérite pour la pleine réalisation de son être en acte et en potence ».

Mais, Madame la Justice, depuis votre mariage avec le « Sieur État », par respect pour Votre Excellence, je préfère vous appeler « Madame la Justice d’État ». Quel dommage ! Mais aujourd’hui, je j’ose soumettre à votre attention une plainte contre votre mari, le Sieur État, qui se dévoile de plus en plus un État discriminatoire, sur fond de favoritisme pour certains et exclusion pour d’autres, en raison de leurs conditions existentielles et naturelles.

Madame la Justice, considérant le « rapport annuel du département d’État sur les droits de l’homme en République dominicaine de 2020 » maintenant qu’il est d’actualité, je pense que ce serait un acte de prudence et de sagesse, dans l’esprit du constitutionnalisme, en défense des droits fondamentaux et individuels, d’intervenir  le plus rapidement possible, pour arrêter la dérive et de redresser la barre, car sinon cela pourrait potentiellement vous rendre aussi coupable que responsable des actes de votre État.

Ainsi, en référence à la résolution 119-21,   la docteur Sabet Cruz avait eu à répondre à la déclaration de Beba Rojas (Vénézuélienne) au cours d’une émission télévisée « L’État ne prend pas la situation du Vénézuélien comme un poids sur le dos, mais comme une situation humaine », que le Venezuela  traverse une crise, et il est bon pour l’État de faire un effort par l’intermédiaire de ses différents ministères, de fournir un cadre juridique qui peut aider à améliorer la situation des enfants de Bolivar, en soulignant, l’acceptation des passeports, même quand ils  sont vaincus et qu’ils peuvent faire le changement de statut et de recevoir leurs visas d’étudiants et de travailleurs temporaires sans avoir à quitter le pays.

Bravo ! Excellent travail, […] Nous espérons que les pays d’Amérique latine et des Caraïbes peuvent faire de même pour nos frères vénézuéliens.

Mais, s’il est vrai que la sœur République Bolivarienne du Vénézuela  traverse une crise politico-économique comme vous, Madame la Justice d’État, l’avez reconnu dans les propos de la docteur Sabet Cruz, mais il n’en est pas moins vrai que la République d’Haïti, bien avant le Vénézuela, malheureusement, le hasard de la vie, les mauvaises politiques intérieures et les implications géopolitiques de la communauté internationale, est plongée dans une crise politique, économique et sociale sans précédente dans l’histoire politique moderne des Amériques.

Et je vous dis, Madame la Justice, que c’est avec un sentiment de tristesse, lié à  une humiliation,  une déception  et une injustice du destin de votre État, que je connais un fils du pays de la liberté, terre d’Haïti  qui, en mars 2020, avec un passeport avec 4 mois de validité, n’a pas été capable de soumettre la demande de renouvellement de résidence et a dû attendre jusqu’en février 2021, dans les conditions difficiles que les ressortissants haïtiens vivent ici dans votre État, ajouté au calvaire de la pandémie du COVID-19, afin de renouveler son statut.

Une étudiant expliquant la situation de ses pairs

Madame la Justice d’État, ce n’est pas l’histoire d’une personne, mais de milliers : enfants sans protection, femmes enceintes et vulnérables, travailleurs de la construction exploités, travailleurs agricoles braceros, ceux des travailleurs qui n’ont jamais d’assurance maladie, et surtout les étudiants sans aucun droit qui, pendant des années, luttent pour obtenir un visa d’étudiant et ont dû envahir les consulats à plusieurs reprises pour exiger du gouvernement haïtien d’intervenir pour voir dans quelle mesure ce rejet systématique de l’homme haïtien peut être changé. Car, même en étant étudiants, ils doivent renouveler un visa de touriste chaque année pour $300 dollars, payer la vérification (contrôle général) tous les 3 mois pour $20 dollars sinon, ils sont expulsés.

Cependant, selon les estimations du profil migratoire de la République Dominicaine, ce chiffre a continué d’augmenter pour atteindre 55175 étudiants haïtiens dans les écoles et universités, (Taveras., 2018). Ça vaut le coup, votre Excellence, soulignez que, selon les données de la BC-RD, en 2018, 1,5 % du total des envois de fonds reçus par la RD provenait d’Haïti, soit environ $97,4 millions de dollars US sur un total de $6,494 millions de dollars US (BC-RD). Toutefois, ces étudiants traversent des moments difficiles lorsqu’il s’agit d’obtenir ou de renouveler le visa d’étudiant, ce qui les rend impossibles à réglementer leur statut d’immigration dans le pays avec la Direction Générale de la Migrations pour obtenir le statut d’étudiant…

Etudiants au consulat haïtien de Santiago

Madame la Justice d’État, avec tout le respect que votre Excellence mérite, je voudrais vous rappeler que vous avez le devoir constitutionnel, en vertu des articles 25, 38, 39 et 63, de ne mentionner que ceux-ci, et un devoir moral et juridique pour les différents traités, conventions et accords tels que la déclaration universelle des droits de l’homme, la convention américaine des droits de l’homme, de ne mentionner que ceux-ci, que  vous avez signés de bonne foi et volontairement, d’être « juste » envers tous les êtres humains ici dans votre État.

Enfin, au nom de la justice, je vous prie, Votre Excellence, de pardonner mon audace de croire que je peux vous rappeler ce qui n’est que votre responsabilité et fondamentalement votre devoir constitutionnel, juridique et moral. Mais s’il vous plaît, votre Excellence, reconsidérez, corrigez et changez une fois pour toutes votre position sur le traitement disproportionné que reçoivent des étudiants haïtiens ici dans votre état, ce serait là « rendre justice ». Les étudiants ont besoin du visa étudiant Madame la Justice d’État, les étudiants ont besoin du visa d’étudiant.

Et je vous rappelle à tous, hommes, femmes et jeunes du changement, la justice élève une nation et les violations des droits de l’homme rendent les peuples malheureux. Et croyant en ce que Montesquieu dit ; « il n’y a pas de tyrannie plus cruelle que celle exercée dans l’ombre des lois et aux couleurs de la justice. »

Vive la Justice !

Message du premier serviteur, fidèle servir, à votre Excellence, Madame la Justice  d’État.

Tavenky CLERMON

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