L’actuel conflit au Soudan, qui fête cette semaine son premier anniversaire, exerce un impact dévastateur sur le peuple soudanais, en particulier sur les femmes et les jeunes filles. Le conflit a réduit à néant les progrès réalisés en matière de démocratie et de stabilité, laissant le pays dans la souffrance et l’insécurité, tout en étant confronté à une crise humanitaire catastrophique. ONU Femmes appelle la communauté internationale à veiller à ce que le conflit au Soudan ne devienne pas une crise négligée.
Les femmes et les filles soudanaises paient un lourd tribut à cette violence, subissant de plein fouet une crise humanitaire qui reste largement invisible aux yeux du monde. Le Soudan est l’un des pays où les déplacements internes sont les plus importants au monde. 53 % des personnes déplacées à l’intérieur du pays sont des femmes et des filles, et la violence risque de plus en plus d’engendrer la plus grande crise de la faim au monde. Plus de 7 000 nouvelles mères pourraient mourir dans les mois à venir si leurs besoins nutritionnels et sanitaires ne sont pas satisfaits.
Plus de 6,7 millions de personnes risquent d’être victimes de violences sexistes et les rapports faisant état de violences entre partenaires intimes, d’exploitation et d’abus sexuels et de traite des êtres humains sont très répandus et en augmentation. Les survivants indiquent qu’ils ont rarement accès aux services ou qu’ils ne peuvent pas se plaindre aux autorités. L’impact économique du conflit a encore plus marginalisé les femmes, les privant de moyens de subsistance et poussant nombre d’entre elles à prendre des mesures extrêmes et à s’exposer au risque d’exploitation et d’abus sexuels pour subvenir aux besoins de leur famille.
Les femmes et les filles, qui sont souvent les premières à réagir en cas de crise, sont non seulement victimes de cette violence, mais aussi essentielles à la survie et à la résilience de leurs communautés. ONU Femmes salue le courage et la bravoure des femmes soudanaises et des organisations de défense des droits des femmes, qui continuent de plaider pour la paix et le retour à une gouvernance démocratique dans différents forums. Leur participation aux processus de paix et aux réponses humanitaires n’est pas seulement bénéfique, elle est nécessaire à l’instauration d’une paix et d’une sécurité durables.
Des mesures immédiates doivent être prises pour assurer la protection des femmes et des filles, soutenir leur autonomisation économique et les inclure dans les négociations de paix et la prise de décision. Nous exhortons les partenaires internationaux et les donateurs à investir dans les organisations locales dirigées par des femmes et à donner la priorité aux ressources destinées à traiter les dimensions sexospécifiques de cette crise.
ONU Femmes est aux côtés du peuple soudanais en ces temps difficiles et réitère l’appel du Secrétaire général pour un arrêt immédiat des combats et un retour au dialogue. Le respect des droits de l’homme et du droit international doit prévaloir, et les auteurs de violations des droits de l’homme doivent rendre des comptes. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons espérer rétablir la démocratie et construire un avenir pacifique et sûr pour tous au Soudan.
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