Je profite de laisser cette réaction vu que ce sujet n’intéresse pratiquement plus personne, et aussi l’occasion de se poser un peu plus calmement afin de le considérer [peut-être] d’un autre point de vue. Je m’excuse auprès de tous ceux qui pourraient trouver choquante mon approche soit par leur foi, les valeurs auxquelles ils adhèrent, leur croyance, leur mode vie, leur discrétion surtout. Je vous remercie aussi de ne pas laisser ce texte à la portée des enfants.

Quand j’étais à l’université, un collègue trouvait que j’avais le don le plus extraordinaire qui soit: je savais dessiner… En fait, je suis un dessinateur un peu particulier pour lui car en plus d’être peintre portraitiste, je suis un dessinateur spécialisé dans le nu artistique, le NU FEMININ plus précisément, donc je suis quelqu’un pour qui le corps des femmes n’a vraiment pas de secret. Pour lui, vu que j’avais « LE POUVOIR » de réaliser/concrétiser toutes les imaginations sordides et malsaines qui pouvaient me traverser l’esprit, ET MANIPULER LE CORPS INTIME DES FEMMES à ma guise grâce au graphite d’un crayon, quelque chose n’allait pas chez moi si je n’en abuse pas.

Aujourd’hui, le phénomène de la poupée sexuelle sur les réseaux sociaux me rappelle cette expérience antérieure avec ce copain d’université. Etait-il un obsédé sexuel ? Beaucoup d’hommes réagissent en affichant clairement qu’ils préfèrent leurs femmes aux poupées sexuelles, d’autres trouvent complètement immoral de partager une vie avec une poupée et tendent à humilier ceux qui seraient favorables à cette pratique. MAIS QU’EST-CE QUE CES HOMMES NE VOUS DISENT PAS ? Nous n’allons surtout pas négliger les croyances/instructions judéo-chrétiennes liées à ces pulsions en nous appuyant sur ce que dit d’une manière particulière la Bible et le Coran afin de mettre à nu l’hypocrisie inhérente aux positions de la religion et certains hommes sur la question.

Rentrons dans le vif du sujet. Tout d’abord, j’estime un peu abusif l’appellation de « poupée sexuelle », mais j’accorde qu’il y a une certaine subtilité à trouver une attribution plus appropriée au marketing, mais toutefois, je n’exclus pas la théorie qui définirait l’homme en fonction de sa sexualité et son instinct animal plus ou moins dompté par la raison.

Les poupées ne sont pas confectionnées à des fins sexuelles aussi évident que cela puisse paraître même si on a tendance à admettre qu’il existe un réel besoin sexuel chez l’être humain au même titre que le besoin de se nourrir. Mais non! L’homme et la femme évoluent dans une dynamique où, au contraire, l’homme se projette une image de domination parfaite en utilisant le sexe, non comme une finalité mais plutôt comme moyen d’asseoir cette domination.

En effet, le caractère profondément sadique et si naturel de l’homme fait qu’il cherche obstinément une figure, un miroir pour refléter son pouvoir, et pour ce, la femme le fait mieux que l’argent, les honneurs et le pouvoir lui-même. Si la femme est tirée de l’homme, d’où il détient sur elle l’autorité naturelle conférée par Dieu, il n’en est pas moins raisonnable que la femme fait la gloire de l’homme tout comme ce dernier fait la gloire de Dieu. « L’homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. » [1 Corinthiens 11v7] D’où, le ressenti profond de l’homme d’exercer une domination sur la femme explique le fait que l’homme se définit intérieurement, non seulement grâce à sa capacité de réussir, de se réaliser, mais surtout par sa capacité de dominer la femme… car, la femme est aux yeux de l’homme un prolongement de lui-même, une projection de son ego, ce qui naturellement lui manque, pas dans sa dimension soma, mais la part mentale et spirituelle qui fait de lui un être complet/fini, révélé et stable…

La femme, selon les grandes religions monothéistes est considérée comme un objet créé pour [le plaisir de] l’homme. En effet, la domination de l’homme par la femme est contraire à la volonté de Dieu : « … tes désirs se porteront vers ton mari et il dominera sur toi. »(Gen 3v16 ) « …l’homme est le chef de la femme »(1Cor 11v3) « …femmes, soyez soumises à vos maris comme au Seigneur. »(Eph 5v22) « Les hommes sont supérieurs aux femmes à cause des qualités par lesquelles Dieu a élevé ceux-ci au-dessus de celles-là »(Sourate 4, 34).

Si la soumission de la femme revient de droit à l’homme, car la femme répond de l’autorité de ce dernier, alors vous pouvez vous imaginer la frustration que cela engendre le fait que la femme soit en même temps un objet de plaisir et dotée du pouvoir de faire des choix et de dire NON. C’est donc cette liberté, ce pouvoir de dire NON que l’homme tout au fond de lui interprète comme contre nature chez la femme et une marque de son imperfection à son égard et à l’égard de Dieu. « Mieux vaut la méchanceté d’un homme que la bonté d’une femme ; une femme couvre de honte et expose à l’insulte »(Siracide 42:14 TOB) En conséquence, l’homme est toujours en quête de la femme idéale, celle qui se tait, qui obéit, qui accepte tout, qui reste en place, qui es soumise et qui ne fouine pas: LA FEMME PARFAITE quoi! […]

L’homme ne cherche pas une figure sexuelle dans les poupées mais une figure d’obéissance et de soumission parfaite telle que Dieu l’a voulue.

Pardonnez-moi ma brutalité, mais tout homme est bercé dans le subconscient collectif machiste d’avoir une poupée chez lui au lieu d’une femme [qui lui résiste] et qui le couvre de honte. Si la nature de la femme se nourrit de l’attention de l’homme, ce dernier par contre se nourrit du respect et la fierté que la femme procure à son ego. En effet, l’homme sent qu’il est un vraiment homme que si sa femme le décide malgré toutes les richesses et les connaissances qu’il peut avoir. Et la plus grande menace à laquelle un homme puisse faire face, ce n’est pas un autre homme plus fort que lui, mais plutôt une femme qui lui résiste et qui le couvre de déshonneur. La poupée est la réalisation parfaite du fantasme de l’homme sur son objet le plus intrinsèque […] C’est une projection de la femme parfaite, maitrisée comme elle devrait l’être, car le pouvoir de la femme de résister et de désobéir à l’homme est perçu comme une menace, une insulte, et le carrefour le plus humiliant qui soit entre l’ego et la fierté de ce dernier. […]

C’est pourquoi, la femme constitue une réelle menace pour l’homme grâce à son droit de dire NON, et son pouvoir de faire ce qu’elle veut, c’est aussi pourquoi, l’homme craint plus que tout la liberté et l’épanouissement de la femme. « Admonestez celles dont vous craignez l’infidélité et l’insoumission; reléguez-les dans des chambres à part et frappez-les »(Sourate 4v34). […]

Comme j’ai fait mention dans ma thèse sur la prostitution, quand un homme va vers des prostituées, ce n’est pas forcément parce qu’il n’a pas une femme chez lui, mais c’est souvent le fait qu’il cherche une autre figure pour réaliser/performer ses désirs sordides les uns plus obscurs que les autres, ou pour nourrir la fausse impression d’accroître son territoire/pouvoir. S’il s’agissait uniquement de satisfaire un besoin sexuel quand on le veut, l’image de la poupée sexuelle pourrait être n’importe quel objet, il suffirait d’avoir un trou à pénétrer. Mais ce n’est pas le cas, les concepteurs ont fait de leur mieux pour rendre cette image aussi réelle que possible, car ce n’est pas la satisfaction sexuelle que cherchent vraiment les hommes dans les poupées, ils cherchent à recouvrer leur fierté perdue soit par l’incapacité de réaliser leurs fantasmes à cause de leur faiblesse (sociale, économique, relationnelle, etc.). Quand un homme couche avec une prostituée, belle avec un corps de rêve, l’envie qui l’envoie généralement à cette personne, c’est le privilège d’avoir accès à ce corps sans avoir besoin de lui faire la cour, de s’humilier, de s’engager, de perdre du temps pour quelque chose qui devrait lui revenir de droit.

C’est un profond complexe d’infériorité, d’une part, mais aussi, cela le dispense d’un investissement temporel, émotionnel et d’une redevance morale. En effet, dans l’esprit de l’homme, il serait plus convenable de s’obtenir une femme comme se procurer un produit au marché. Et s’il accepte de se rabaisser pour courtiser une femme, ce n’est que pour flatter son propre ego après l’avoir conquise. […]

Mais voyez-vous, la femme est quand même quelque peu valorisée et socialement émancipée, contrairement à ce que voulait la Bible. « Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme ; mais elle doit demeurer dans le silence. »(1 Timothée 2:12), mais nous avons aujourd’hui des femmes pasteurs, chef d’entreprise, chef d’Etat même: des femmes aux commandes! Bravo messieurs! Car si l’on devait respecter à la lettre les enseignements de certains livres “dits sacrés et inspirés”, les hommes n’auraient pas la nécessité de confectionner des poupées, car la Bible et le Coran auraient déjà été les machines à poupées les plus prolifiques qui soient…

Joseph LÉANDRE

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